« Plus de la moitié de la jeunesse tunisienne et les personnes ayant fait des études supérieures envisagent d’émigrer », selon une récente enquête d’Afrobaromètre.
L’enquête a concerné un échantillon de 1.200 adultes tunisiens en avril-mai 2018.
Dans l’ensemble, un tiers des Tunisiens ont envisagé d’émigrer, dont 23% qui y ont « beaucoup » réfléchi. Cependant, seulement un émigrant potentiel sur dix prépare actuellement son départ.
Emigration :
principales raisons
Parmi les causes de l’immigration : la recherche de meilleures opportunités de travail, les difficultés économiques et la pauvreté sont parmi les principales raisons pour lesquelles ils souhaitent quitter le pays. Quant à la destination de prédilection, 57% des concernés choisissent l’Europe et en second lieu l’Amérique du Nord (15%).
Par ailleurs, l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) a fait savoir qu’entre 2011 et 2017, environ 94.000 personnes ont quitté la Tunisie, dont 84% vers l’Europe.
Autre élément, depuis le 14 janvier l’immigration clandestine a connu un bond spectaculaire, affirme l’Organisation Internationale pour les Migrations.
Selon l’Afrobaromètre, un tiers soit 35% des Tunisiens ont envisagé de s’installer dans un autre pays. Et 23% des Tunisiens ont déclaré y avoir « beaucoup » réfléchi.
Un citoyen sur dix déclare se préparer à quitter le pays
Les jeunes sont plus susceptibles de penser à quitter la Tunisie que les adultes. En clair, l‘intérêt pour l’émigration augmente fortement avec le niveau d’instruction, en passant de 8% chez les personnes illettrées à 53% chez celles ayant suivi des études post-secondaires. De ce fait, le taux est en hausse chez les hommes (39%). Quant aux femmes, il est de la hauteur de 31% et enfin pour les ruraux, il est de 28%.
De ce fait, près d’un citoyen sur dix ayant envisagé d’émigrer déclare se préparer à quitter. Et trois citoyens sur dix prévoient de quitter le pays au cours des deux prochaines années, mais ils n’ont pas encore entamé les préparatifs.
Selon l’Afrobaromètre, un Tunisien sur dix souhaite sortir de la pauvreté (10%) alors que d’autres sont à la recherche d’un meilleur environnement démocratique, la liberté individuelle, les droits de l’homme et les libertés civiles (9%).